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On n’apprend pas l’amour. Il existe. On n’apprend pas d’avantage l’amitié.
Newlon
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MessageSujet: On n’apprend pas l’amour. Il existe. On n’apprend pas d’avantage l’amitié. On n’apprend pas l’amour. Il existe. On n’apprend pas d’avantage l’amitié. Icon_minitime1Mer 5 Oct - 20:23



On n’apprend pas l’amour. Il existe. On n’apprend pas d’avantage l’amitié. Tumblr_lfu21b02BB1qars9no1_500

Andrew et Zara


Je te défie mauvaise étoile !




« Et maintenant, les Tornades de Tutshill ! »

La porte s’ouvrit, et ils s’envolèrent. Il y eut des cris, des applaudissements, des sons, des lumières, des couleurs… Zara inspira profondément. La vie s’engouffrait en elle par tous les pores de sa peau, en même temps que l’air frais pénétrait dans ses poumons. Elle se sentait exister comme jamais à son souvenir, elle était consciente de son être tout entier. Elle se ressentait, elle ressentait chaque parcelle de son corps. Elle entendit le commentateur prononcer son nom sans écouter ce qu’il disait d’elle. Elle monta plus haut encore dans le ciel et s’arrêta pour admirer le spectacle qui s’offrait à elle. Elle voyait plus distinctement ces couleurs, ces lumières. Elle voyait la foule grouillante dans les gradins, pour le grand match de la saison. Elle ne les entendait pourtant pas réellement, ils produisaient des sons qui remontaient vers elle en un long et continu bourdonnement. Du regard, elle chercha un point qui lui serait familier dans cette assemblée, sachant pourtant pertinemment que ce serait vain : elle était trop en hauteur, il y avait trop de monde. Elle reporta finalement son attention sur les joueurs. Ses équipiers étaient, elle le savait, au moins aussi stressés qu’elle, mais ils ne laissaient rien paraître, demeurant admirablement calme. Ses adversaires aussi, mais peut-être étaient-ils réellement sereins quand à ce match ? Dans ce cas, ils auraient vite fait de le regretter, ou du moins l’espérait-elle. Ses yeux se posèrent sur Galvin Gudgeon, l’attrapeur de l’équipe adverse, celui avec lequel elle serait le plus amenée à se mesurer lors du match qui allait suivre.

La jeune femme se remplit le cœur et les yeux une dernière fois du spectacle qui s’offrait à elle, puis elle ferma son esprit à tout le reste. Elle entendait et enregistrait les propos du commentateur, sans vraiment s’en préoccuper, tant qu’il n’annonçait pas le score, mais elle avait banni de ses oreilles tout autre son. Tout ce qui l’entourait disparu à ses yeux, et tout fut noir. En gris, ressortant à peine, les autres joueurs. Seule la balle dorée qui devait retenir son attention contrastait avec le reste. Elle attendit le coup de sifflet, et fonça. Le match venait de commencer.

Plus que quelques mètres. Plus qu’un. Plus que quelques centimètres. Là, là, juste devant moi, devant mes doigts tendus. Encore un peu, et je pourrais le toucher, l’avoir. Enfin, je te tiens !
Les doigts de Zara se refermèrent sur le vif d’or tandis qu’un sourire satisfait vint éclairer ses traits. Elle mit un moment cependant à comprendre ce qui lui arrivait et revenir à la réalité. Elle sentait la petite balle glacée dans son poing, elle sentait la félicité d’avoir réussi naître en elle, et alors, la barrière qu’elle avait créée avec son esprit pour ne pas être déconcentrée durant le match sauta. Elle entendit les cris, les rires, les chants des supporters, retrouvant avec plaisir cet étrange bourdonnement. Elle vit les couleurs, les lumières, les gens réapparaitre avec une intensité dans leur consistance qui lui fit mal aux yeux. Elle entendit le commentateur faire son éloge, mais elle ne comprenait pas le sens de ses mots, elle vit les joueurs de son équipe la rejoindre, fatigués mais heureux. Elle leva en l’air le poing qui maintenait la petite balle dorée prisonnière sans savoir réellement ce qu’elle faisait, sans comprendre son geste, mais poussant un cri de triomphe, ignorant pourquoi. Elle se laissa emporter vers le sol, et elle se laissa guider. Elle entendit des félicitations, elle fut présentée à des gens en pagaille, on l’appela, on l’applaudit, on la prit en photo, on lui demanda de signer des autographes. Elle faisait ce qu’on lui demandait, elle répondait aux questions, et aux paroles avec un sourire aimable, elle riait, mais son esprit n’assimilait pas ce qui était en train de lui arriver. Elle n’avait pas le temps de comprendre, de prendre conscience, de s’imprégner que déjà, on la trainait ailleurs, ou la présentait à quelqu’un d’autre. Alors, elle se laissait portée, rayonnante d’une joie dont elle n’avait pas encore conscience, et brûlante de vie. Finalement, ce délire prit fin, et on la tira jusqu’au vestiaire. Elle se laissa tomber sur le banc, elle inspira, et tout s’illumina.

Ils avaient gagné. Les Tornades de Tutshill venaient de gagner la Coupe de Quidditch de Grande Bretagne. Les mots qu’on lui avait dits se rappelèrent à son souvenir, et tout ce qui venait de se passer se démêla dans la tête. Un match de plusieurs heures, c’était la nuit déjà. Un match magnifique. Les Canons s’étaient admirablement défendus, mais ils avaient été malgré tout écrasés. Les visages, les noms de ceux qu’on lui avait présentés, des personnes qu’elle admirait depuis l’enfance. Ces mêmes personnes qui la considéraient de très prometteuse. Ils avaient gagné. Cette idée revenait sans cesse. Elle desserra le poing qui tenait le vif d’or, qu’elle n’avait pas lâché depuis qu’elle l’avait attrapé. Elle le lâcha. Celui-ci vola autour d’elle. Gagner. Ils étaient vainqueurs, c’étaient merveilleux ! Elle ferma les yeux. Vraiment merveilleux !

Les Tornades s’étaient entrainées à longueur de journée en vue de ce très grand évènement. Zara n’avait pas mis longtemps à comprendre que c’était une bénédiction. Cela lui avait permis d’occuper son esprit, de passer très peu de temps au Manoir Blue et d’oublier ses fantômes, de les chasser, en même temps que ses peurs. Elle n’avait plus été que pour le Quidditch, oubliant le monde entier au détriment de sa passion, de son travail. C’était la meilleure façon qu’elle avait eue pour échapper à la sinistre réalité. Elle avait tué sa tante, elle avait tué Mary. Elle n’avait plus vraiment peur de son geste, et cela, elle le devait à une rencontre, une connaissance, un homme. Mais elle doutait pour Lisa, elle doutait pour son crédit au sein des mangemorts. Lisa, sa chère, sa très chère Lisa, qui avait été blessée lors de l’attaque de Poudlard. Zara avait promis une vengeance exemplaire quand elle retrouverait son agresseur. Qui donc pouvait vouloir du mal à l’adorable personne qu’était Lisa Soho ? Elle ne comprenait pas. De plus, la jeune femme n’avait pas pu interagir avec elle depuis cette attaque, et elle s’en voulait beaucoup. Mais le moment viendrait. Chaque chose en son temps. Sirius l’avait guérie de ses peurs, de ses fantômes, mais elle devinait que cette paix était fragile, et qu’elle pourrait aisément se briser, entrainant la jeune femme. Hors, elle avait besoin de tout sauf de la perte de son self-control. Aussi, le Quidditch lui avait été d’un grand secours. Elle s’était assommée de travail, s’oubliant elle-même. Et cela avait payé. Elle était sortie victorieuse.

Zara ne ressortit du vestiaire que quand tout le monde fut parti. Il régnait dans le stade un silence impressionnant. Celle-ci se dirigea vers la pelouse, au centre de celui-ci. Elle marchait sur la pointe des pieds, cherchant à faire le moins de bruit possible ; elle s’était douchée et changée, et ses cheveux étaient encore humides ; la petite balle dorée voletait toujours autour d’elle. La brune avait déclinée toutes les offres pour sortir fêter la victoire. Elle avait besoin de calme. Le temps qu’elle avait mis à comprendre ce qui lui était arrivé l’inquiétait particulièrement. Elle s’avança jusqu’au centre du stade, et elle s’assit sur l’herbe. A son insu, elle rayonnait toujours de plaisir et ses yeux pétillaient encore de toute la vie qui l’emplissait. Le Quidditch était définitivement la sauvegarde de l’ancienne Serpentarde. Elle regarda voler la petite balle en souriant, laissant ses pensées et ses rêves vagabonder très loin. Jusqu’à ce qu’elle sentit une présence, tout près, qui la sortit de sa rêverie.

Aussi droit et fier qu’à son habitude, Andrew Brown se trouvait debout, à moins d’un mètre d’elle. Elle se redressa vivement. « Monsieur Brown… » Elle inclina la tête poliment, mal à l’aise. Le souvenir de leur dernière rencontre se rappela à sa mémoire. Elle se souvint de leur baiser avec une joie sans limite, et elle ressentit une pointe de désespoir en se rappelant son départ précipité. Certes depuis, ils avaient correspondu, et Zara savait qu’il partageait ses sentiments, mais les lettres n’étaient pas la véritable présence, et cette idée ne suffisait pas à la calmer, puisqu'après tout, ce n'était qu'une idée... « Vous vous portez bien ? » Elle s’efforça de sourire, sincèrement heureuse de le voir, mais effrayée en même temps, incapable de surmonter son appréhension. A cet instant, elle aurait aimé mieux le connaitre, pour pouvoir interpréter son air. Mais sa partialité l’aurait de toute façon gênée pour cet exercice. « Le match vous a-t’il plut ? Pour quelqu’un qui n’était pas un grand amoureux du Quidditch, il a dû sembler un peu long… Vous ne vous êtes pas trop ennuyé j’espère ? » Et elle l’espérait sincèrement. « Je suis désolée de reparaitre si tard, je ne savais pas si je réussirai à vous trouver dans la foule, et j’avais besoin de me calmer de mes émotions… » La demoiselle se tut, consciente qu’elle était prête à se confondre en excuse un longue liste de chose, à commencer par ses lettres, mais elle préférait que ce soit lui qui entame le sujet de cette correspondance. Elle vit qu’il tenait un paquet rectangulaire. Un livre apparemment… « C’est le livre que je vous ai demandé ? C’est extrêmement gentil de votre part d’y avoir pensé ! Que me prêtez-vous ? » La jeune femme connaissait l’amour de son compagnon pour la lecture, et elle y voyait un point commun qui serait le sujet de conversations à venir. Mais elle commençait dès maintenant. Elle avait peur qu’un silence ne s’impose entre eux. S’il lui laissait le loisir de penser en sa présence, elle savait où la mènerait ses songes éveillé, mais elle préférait restait maîtresse d’elle-même. Le vif d’or qui flottait toujours autour d’elle vint voler près du visage de son compagnon, et Zara esquissa un sourire amusé, beaucoup plus détendu. Puis elle reporta son intention vers le jeune homme. Elle plongea ses yeux dans le regard envoutant de son ami et se sentit calmée. Il se dégageait de ce regard une tendresse, une douceur qui lui mirent du baume au cœur, bien qu’elle ne craigne que ce soit ses propres sentiments qui fausse son opinion. Mais il était si délicieux d’y croire qu’elle se le permit, et adressa à son ami un immense sourire qui illumina plus encore ses traits.


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MessageSujet: Re: On n’apprend pas l’amour. Il existe. On n’apprend pas d’avantage l’amitié. On n’apprend pas l’amour. Il existe. On n’apprend pas d’avantage l’amitié. Icon_minitime1Mer 5 Oct - 20:25
Andrew Brown a écrit:
Les yeux d’Andrew Dave Brown ne la lâchaient pas, petite silhouette lointaine et gracile ; pourtant, elle devenait à peine visible, au fur et à mesure qu’elle évoluait dans les cieux. C’était un éclair, une flèche étincelante, qui perdait de plus en plus en perceptibilité. Mais son regard refusait de quitter Zara Olivia Blue.

Installé dans l’une des meilleures tribunes du stade de Londres, le jeune homme ne pouvait s’empêcher d’assister au match qui se déroulait avec un intérêt très mal dissimulé. Il ne voyait que trop rarement du Quidditch, disant en être trop peu intéressé. Aujourd’hui, néanmoins, ses impressions paraissaient différentes ; il ne put s’empêcher de sourire lorsque la main de Zara se referma sur le vif d’or. Etrange, cette sensation brûlante qui lui asphyxiait l’âme, ne cessant d’embraser et de meurtrir son esprit à la fois. C’était elle qui l’avait invité à venir la voir jouer, c’était elle qui lui avait trouvé cette place-là, fort agréable d’ailleurs. Ils avaient correspondu, d’ailleurs, depuis. Depuis le jour où le jeune homme avait quitté le Manoir Blue, après qu’ils se soient découvert leurs sentiments mutuels. Andrew, de nature timide, hésitante et renfermée, avait cherché à l’éviter, mais elle avait eu la bonne idée de relancer grâce à une correspondance. Et par le biais de ces lettres, d’abord réticent, maintenant ses distances, il lui écrit comme jamais il n’avait écrit, s’était confié comme jamais il ne s’était confié, et derrière des mots prudents se cachait toute l’ardeur d’une flamme qui peinait à se montrer pleinement au grand jour.

Perdu dans ses pensées, il resta un bon moment immobile avant de se décider à rejoindre la foule des spectateurs qui quittait maintenant les tribunes. Il fallait qu’il La trouve, qu’il la voie, qu’il lui parle. Ils étaient restés trop longtemps sans se voir, sans se parler, et les courriers qu’ils avaient échangés lui avaient paru à certains moments trop fades, trop insignifiants. Bien sûr, il l’avait croisée lors de la Bataille de Poudlard, à la fin ; elle avait semblé hésitante, lointaine, et Andrew avait préféré ne pas s’attarder. Car Zara avait perdu sa tante ce jour-là, et, contrairement à ce dont il s’était attendu, cette perte paraissait profondément la troubler. Etrange, pourtant, il lui avait semblé qu’elle n’appréciait pas plus Mary Blue que lui. Peut-être s’était-elle attachée à celle qui l’avait élevée, finalement ? Andrew refusait de le croire, c’était trop… impensable. Si sa marraine respirait la méchanceté et l’hypocrisie, Zara lui semblait plus douce et ouverte, malgré la Marque des Ténèbres, qui, comme dans son cas, était gravée sur son avant-bras. Première raison d’en vouloir à cette flamme qui lui rongeait le cœur, jour après jour. Ils étaient trop différents. Et puis elle l’agaçait prodigieusement, parfois, avec son insolence, sa puérilité. Comment s’était-elle permis de le chasser, l’autre jour, par exemple ?

Enfin… Andrew atteint bien vite le niveau des vestiaires des joueurs, et ne réprima pas un sincère sourire lorsqu’il vit Zara en surgir, rayonnante. Son cœur se mit à battre plus fort ; oui, il était heureux de la voir, profondément heureux. Elle, elle semblait à la fois mal à l’aise et joyeuse, enthousiaste et gênée.

« Miss Blue ! Parfaitement bien, et vous ? »

Il s’interrompit un instant, s’imprégnant de chacun des traits de son visage, se régalant de la sonorité de sa voix. Oui, elle était belle, et c’était une beauté dépourvue de froideur ou de supériorité, mais plutôt empreinte d’une douceur aimable.

« Non, pas vraiment. Toutes mes félicitations, vos qualités d’attrapeuses sont prodigieuses. Et merci beaucoup pour la place. Vu d’ici, le match était fabuleux. »

Avait-il réussi à faire totalement disparaître cette nuance de froideur de sa voix ? Pas vraiment, et elle se fit entendre à nouveau, ses émotions passées.

« Oui… oui c’est cela, comme je promis dans… dans ma lettre. C’est un roman d’aventure. J’espère qu’il vous plaira. »

Lorsqu’elle plongea son regard dans le sien, il le soutint, se laissant envoûter par la chaleur que dégageaient ces deux prunelles malicieuses, débordantes des sentiments qu’il lui reflétait.

« Et j’ai bien reçu votre dernier billet. Mes sincères condoléances pour… votre tante », rajouta-t-il d’une voix peu assurée.


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MessageSujet: Re: On n’apprend pas l’amour. Il existe. On n’apprend pas d’avantage l’amitié. On n’apprend pas l’amour. Il existe. On n’apprend pas d’avantage l’amitié. Icon_minitime1Mer 5 Oct - 20:25


Ces yeux… Ses yeux. Ils l’envoutaient. Ils l’envoutaient depuis le premier jour, depuis le premier regard. Parmi les folies que murmuraient Olivia entre ses sanglots, ses pleurs, ses appels, elle se souvenait de l’avoir entendu dire que le regard, les yeux étaient le miroir de l’âme. Elle n’avait pas écouté la moitié de ce que disait sa mère, et elle n’en avait pas cru le quart. Mais cette phrase, cette phrase l’avait marquée. Et elle y avait cru comme pouvais y croire la petite fille qu’elle avait jadis été. Ce fut l’un des héritages que lui laissa l’enfant en partant.
Elle y croyait toujours. Et cet homme avait des yeux magnifiques. Des yeux, un regard… une âme sublime. Oui, les apparences devaient être trompeuses, Andrew Dave Brown ne saurait être simplement un sang pur, un mangemort. Non, il devait être un homme merveilleux. Zara qui ne regardait plus qu’avec son cœur s’en persuadait.

Il parla. Elle adorait cette délicieuse voix grave qui bourdonnait dans ses oreilles, mais à cet instant précis, elle aurait préféré qu’il se taise. Mary n’était pas un sujet qu’elle aimait aborder. Encore moins avec un mangemort. Et Andrew était un mangemort. Cette pensée lui déchira le cœur, et elle baissa les yeux, bredouillant un remerciement. Elle ne voulait plus le regarder… Elle n’osait plus. Des condoléances… Il lui avait toujours semblé que ceux qui répétaient cette phrase toute faite n’avait jamais perdu un proche. Ça ne voulait rien dire, et pire encore, ça rappelait la perte subie. Dans le cas présent, ce n’était pas réellement la perte en elle-même qui affligeait la jeune fille, c’était la façon dont elle avait eu lieu. Et la façon dont les amis de sa tante se montraient obligeants avec elle. C’était affreux. Ce dernier mois, elle avait dû subir la présence d’une société qui était tout sauf à son goût, et elle avait été obligée de se montrer aimable, et mentir, tromper. Oui, elle aussi était affligée de cette mort, oui, elle voulait tuer celui qui était responsable, oui, oui, oui et encore oui. Des paroles en l’air. Elle était blasée par tant de phrases qui ne signifiaient rien. Et elle ne voulait pas lui mentir à lui, même si leur position de mangemorts l’obligerait à le duper en permanence, mais pas sur ça. A cet instant, elle se maudit d’avoir accepté d’entrer chez les hommes en noir, et d’avoir accepté de les trahir, même si elle savait pertinemment que c’était la seule chose à faire qui puisse rester raisonnable.

Le silence dura, l’attrapeuse semblait trouver au sol un attrait particulier, jusqu’à ce que le vif d’or se rapproche d’elle. Machinalement, la brune s’en saisit dans un mouvement très vif. Zara regarda la petite bille dorée dans sa main, et prit une inspiration. Elle relâcha son emprise sur l’objet volant en relevant les yeux vers son ami et commença d’une voix très mal assurée. « A propos. Je suis désolée de vous avoir importunée avec mes lettres… Je… Enfin… Je ne pouvais pas… » Elle ne savait plus ce qu’elle était en train de dire, elle ouvrit la bouche pour continuer sans réussir à produire le moindre son, et alors elle rougit. Il coupa les tentatives muettes de Zara de s’excuser, mais son ton était presque aussi hésitant que l’avait était celui de la jeune fille. « Non... ce n'est rien... Enfin... Vous ne m'avez pas... Je vous l’ai dit, je ne... »

Le silence menaçait à nouveau de s’imposer. Mais étrangement, les paroles d’Andrew avaient calmé la jeune femme. Il était aussi nerveux qu’elle, et elle, elle était nerveuse parce qu’elle avait peur de le décevoir, alors peut-être que ses intentions étaient les mêmes ? Peut-être voulait-il lui plaire ? En tout cas, elle n’attendait que cela. Elle réfléchit un instant et choisit de changer de sujet, pour leur calme mutuel. Elle reprit d’une voix plus sereine, qui devint même rieuse au fur et à mesure qu’elle parlait. « Alors vous êtes venu… Et vous ne vous êtes pas tant ennuyé que cela ? Vous aurais-je converti ? » Un sourire espiègle se dessina sur ses lèvres, et sa peur de lui avoir déplu en parlant avec tant de désinvolture s’envola quand elle vit les yeux d’Andrew briller. Il lui rendit son sourire, et elle sentit son cœur s’envoler dans sa poitrine. « Converti ? C'est un bien grand mot... » Zara rit doucement, tandis que son visage s’éclairait de la joie qu’elle pouvait ressentir à cet instant. Les reflets dorés de son regard s’intensifièrent, et elle allait continuer quand son trophée vint voler devant elle, pour finalement se rapprocher du visage du brun. « Vous feriez un bon attrapeur, ce vif d’or semble être attiré par vous… Moi, il passe son temps à me fuir en match. » Sa voix était douce et gaie, et ce quelque chose de merveilleux qui brûlait dans les prunelles de son compagnon s’intensifia. Elle nota se changement avec une joie sans limite et lui rendit le sourire qu’il lui offrait. « Attrapeur ? Il faudrait d'abord que vous me convertissiez véritablement. » La jeune femme inclina la tête. « Faisiez-vous du Quidditch à Poudlard ? » Le rire franc d’Andrew surprit Zara autant qu’il la ravit. Elle fronça les sourcils, attendant une explication qui vint aussitôt. « Moi ? Il faudrait d'abord que je comprenne comment tenir correctement sur un balai. Cette pensée m'a toujours terrifié. » Zara ouvrit les yeux grands à cet aveu. Elle avait toujours eu du mal à croire qu’on ne pouvait pas adorer le Quidditch, qu’elle vénérait depuis l’enfance. La voix de son ami se fit encore entendre, calme, sincère. « Je préfère garder les pieds sur terre. Et... et vous ? Vous avez l'air de posséder une certaine expérience. » Les yeux azurs d’Andrew se plongèrent dans le regard brun, étrangement clair, de Zara. Le jeune homme le soutint, et celle-ci parla exprimant sa surprise. « Quoi ? Vous avez peur de voler ? Mais c’est affreux. Voler c’est quelque chose de… merveilleux. » La brune s’en voulu presque aussitôt de s’être emportée, elle rougit et se mordit la lèvre inférieure. Elle reprit d’une voix mal assurée, qui devint pourtant rêveuse après quelques paroles. « Moi… Oh Moi… Quand je vivais encore chez Olivia, j’avais une admiration difficilement égalable pour les joueurs de Quidditch, et on m’offrait un balai jouet tous les ans à Noël… Quand on m’a appris à voler en première année, ça a été une révélation pour moi… Je suis entrée dans l’équipe de Quidditch de Serpentard en deuxième année, et j’ai été nommée capitaine quand je suis au début de ma cinquième année. » Zara sentait le regard d’Andrew sur elle, pénétrant, elle sentait qu’elle avait toute son attention, et elle en était presque autant honorée que surprise ou ravie. « Je n'en ai pas douté en vous voyant, tout à l'heure, mais sincèrement, m'imaginez-vous sur un balai ? Je préfère les livres. » Zara eut un petit sourire amusé, imaginant son compagnon sur un balai. « Bien sûr… Mais vous savez, ce n’est pas incompatible, j’aime lire et j’aime jouer au Quidditch. Vous devriez essayer un jour. Je vous assure, il n’y a rien de plus merveilleux que de voler. Ou presque… » Les derniers mots lui échappèrent, tandis que le souvenir de leur dernière rencontre dans sa chambre au Manoir s’imposa à elle. Avait-elle connu une joie aussi parfaite que durant le baiser qu’ils avaient échangé ? Non. Elle se pinça les lèvres et baissa la tête, ce n’était pas le moment d’y penser ! Le médicomage sembla surprit de sa réaction. « Ai-je dit cela ? » La jeune femme secoua vivement la tête. « Non… Non, vous ne l’avez pas dit. Mais… Il s’agissait d’une affirmation de ma part. » Refusant de laisser un silence gêné s’imposer à nouveau entre eux, elle prit une grande inspiration, et releva la tête vers lui, mais la surprise qu’elle lut sur son visage lui rappela celle qui peignait ces mêmes traits après qu’elle l’ait repoussé. Elle allait baisser à nouveau son regard, mais bloqua son geste et ferma les yeux, articulant le début des excuses qu’elle avait proférait ce jour dont elle maudissait autant qu’elle chérissait le souvenir. « Je suis désolée… » En rouvrant les yeux, elle vit que l’incompréhension et la surprise avaient chassé cette fantastique lueur dans les yeux de son ami, et elle le sentit nerveux. « Non... Vous n'avez pas à vous excuser ! »

L’attrapeuse se tordit les mains, gênée. Elle aurait aimé à nouveau changer de conversation mais aucune idée ne lui venait. Il y eut une bourrasque d’air froid, et la jeune femme prit soudain conscience de combien elle avait froid. Etait-elle folle ? Elle était sortie les cheveux mouillés, sans veste, alors qu’il était près de minuit ! Cette pensée suffit à convaincre son corps, et elle se mit à grelotter. Elle serra ses bras contre elle, mais cela ne servit à rien, elle avait la chair de poule, et ses lèvres viraient tout doucement au bleu tandis que le silence durait. Andrew s’avança vers elle et lui posa la main sur l’épaule. La paume tiède sembla brûlante contre la peau glacée de Zara. « Vous voulez rentrer ? » Elle acquiesça, embarrassée. « Je… Il y a une pièce dans la partie du stade réservée aux joueurs… Elle est très grande, il y a un feu magique. Si vous ne voulez pas partir tout de suite, on peut y aller… » Son compagnon lui sourit aimablement, et lui offrit son bras. « Bien sûr, avec plaisir. »

Ils marchèrent en silence un moment, suivis par le vif d’or qui passa devant eux pour exécuter des cercles parfaits. Zara avait toujours été amusée par ces balles dorées qui voletaient autour de celui ou celle qui les avait attrapées, et cet amusement eut raison de sa gêne ou de sa honte. Elle sourit. « Lorsque vous n'êtes pas en plein match, il semble bien vous aimer aussi. » La jeune femme osa un regard vers son compagnon et vit qu’il souriait lui aussi. « Je l’ai attrapé. Ils font souvent ça quand on ne les met pas dans des boites tout de suite après le match. » Elle tendit sa main et le vif d’or vint se poser dessus sous le regard attentif d’Andrew. « Je faisais souvent ça après les matchs à Poudlard. Ça m’avait manqué. Enfin… Il n’y a pas que ça… » Elle soupira doucement, mais sourit. « Poudlard vous manque-t’il parfois ? » Elle vit l’étonnement peindre les traits du brun, et il semblait pensif en répondant, la voix plus grave encore qu’habituellement. « Pas vraiment... Je n'ai rien à regretter, là-bas. J'essaye de ne pas vraiment y penser... » La jeune femme se mordit la lèvre inférieure, craignant de lui avoir une fois de plus déplut. « C’est peut-être parce que je l’ai quitté il y a peu… » Elle essaya de s’en convaincre, mais cela semblait faux. Toute sa vie, elle regretterait Poudlard, et toute sa vie, elle désirerait y retourner, elle le savait, elle l’avait su dès l’instant où elle avait mis les pieds au château, et cette certitude s’était fortifiée à son départ définitif. Elle détailla Andrew qui la regardait, se demandant s’il avait été sincère, ou si Pourdlard lui manquait aussi, sans qu’il ne veuille l’avouer, et si c’était le cas, pourquoi. Non, il ne devait pas être nostalgique, il devait faire partie de ceux qui vivaient dans le présent, la tête sur les épaules, les pieds sur terre… Il l’observait aussi, et la jeune femme se demanda s’il faisait son tableau comme elle faisait le sien. « Peut-être, oui... » Elle acquiesça. Qu’il y croie, elle ne voulait pas qu’il rajoute quelque chose à la liste des choses qui lui déplaisaient chez elle. Elle secoua la tête, puis, après un instant d’hésitation, elle reprit. « Ce livre que vous me prêtez, de quoi parle-t’il ? » Elle joignit à ses mots un sourire timide, désireuse de passer à un sujet plus neutre. « C'est une histoire d'amour. Très belle. » Une histoire d’amour ? Elle cacha difficilement son étonnement. Une histoire d’amour qu’il trouvait belle ? Elle était impatiente de commencer à la lire alors ! Mais elle ne trouva rien à ajouter, et ils continuèrent de marcher en silence.

Ils passèrent dans un couloir très long, et longèrent une série de portes. Zara l’entrainait toujours plus profondément dans son univers, elle le guidait dans les méandres du stade, normalement accessible qu’aux joueurs. Puis finalement, ils s’arrêtèrent, et elle poussa la porte d’une grande pièce, une salle de repos dans laquelle ses collègues s’étaient retrouvés avant de partir écumer les bars de Londres pour fêter leur victoire. La coupe gagnée était encore sur la table. Au centre brûlait un feu magique, devant lequel était posé un magnifique sofa rouge sombre. Mais ce fut la grande vitrine pleine de sucreries en tout genre et de boissons qui retint le plus longtemps l’attention du brun. « Vous voulez allez manger quelque chose ? » Zara se tourna vers lui étonnée, mais la simple idée de manger fit gémir son estomac. Elle lui sourit. « S'il vous plait. Choisissez pour moi par contre, je ne saurais jamais me décider. » Elle le laissa partir devant la vitrine, et partit s’asseoir sur le sofa. La chaleur du feu lui fit le plus grand bien. Elle prit le livre prêté et lut la quatrième de couverture. Un sourire se dessina sur ses lèvres, et elle resta songeuse le temps qu’il la rejoigne. Il lui tendit un sorbet moldu, et elle se rappela que c’était son plat favori. Elle le remercia. Le médicomage désigna le livre de la main. « J'espère que ça vous plaira. » L’attrapeuse acquiesça. « Je n’en doute pas. » Elle porta le sorbet à ses lèvres, et regarda le feu se consumer en mangeant, avec la délicieuse impression que son ami ne la quittait pas des yeux.


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Newlon
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MessageSujet: Re: On n’apprend pas l’amour. Il existe. On n’apprend pas d’avantage l’amitié. On n’apprend pas l’amour. Il existe. On n’apprend pas d’avantage l’amitié. Icon_minitime1Mer 5 Oct - 20:28
Andrew Brown a écrit:
Il détectait un certain malaise, une confusion, en Zara. Elle parut mal à l’aise lorsqu’il parla de leur correspondance, en lui présentant des condoléances polies pour sa tante. La jeune femme parut gênée lorsqu’il évoqua leurs échanges par le biais de lettres ; elle disait ne pas avoir voulu l’importuner. Andrew la vit rougir, et se sentit embarrassé. Il aurait voulu lui faire comprendre qu’elle ne l’avait pas dérangé le moins du monde, et que ses missives l’avaient inexplicablement rempli de joie, mais aucun son ne parvenait à sortir de sa bouche. A force d’efforts, le jeune homme parvint à articuler un balbutiement presque inintelligible. « Non... ce n'est rien... Enfin... Vous ne m'avez pas... Je vous l’ai dit, je ne... ». De quoi avait-il l’air ? Ses paroles étaient à peine compréhensibles. Nerveux, et irrité par cet embarras, Andrew ne put empêcher le silence de peser à nouveau sur eux. Qu’importe… ! Il ne se rendit même pas compte de la brutalité avec laquelle il s’installait, tant il s’absorbait dans la contemplation de ce visage si doux, ces traits d’anges, ces yeux chauds et rassurants. Jamais encore Brown n’avait ressenti pareille sérénité, rien qu’en admirant un visage. Ce qu’elle était belle !

Après un certain instant de silence, Zara le rompit. Son ton autant amusé qu’assuré le surpris, le détendant en même temps. Ses yeux… Ses yeux se mirent à briller, les reflets dorés s’intensifiant. Et elle souriait ! Andrew aimait la voir sourire, il aimait la voir heureuse, il aimait voir son visage s’illuminer de cette manière. Son cœur à lui s’en éclairait. « Converti ? C'est un bien grand mot... ». Sans s’en rendre compte, il avait parlé avec plus de désinvolture, et sourit à son tour. Soudainement, il s’était sentit bien mieux ; son visage se détendit, et un sourire y naquit. Un bon attrapeur ? Non, bien sûr que non. Il rit sincèrement à cette pensée avant de s’expliquer. « Moi ? Il faudrait d'abord que je comprenne comment tenir correctement sur un balai. Cette pensée m'a toujours terrifié. » Il se souvenait, enfant, depuis Poudlard, craindre de voler, de quitter la terre et de tenir dans les airs. La première fois, en première année, il se souvenait en avoir fait des cauchemars, aujourd’hui, malgré son âge, il n’arrivait toujours pas à considérer calmement le fait de pouvoir voler. De là naquit son aversion pour le Quidditch – il ne s’était intéressé que très peu aux matchs avant aujourd’hui. Mais son opinion à elle, il le savait, son opinion à elle différait. Il avait vu avec quelle grâce elle pouvait fendre les airs, et avec quelle délectation elle se prêtait au jeu. « Je préfère garder les pieds sur terre. Et... et vous ? Vous avez l'air de posséder une certaine expérience ». Etonnée par ses aveux, sa compagne entreprit de lui démontrer que voler était une chose merveilleuse. Très vite, elle regretta de s’être emportée, mais Zara ne cessa de s’exprimer avec une fougue qui trahissait sa passion. Elle lui raconta de quelle manière son admiration était née, et comment elle s’était accrue à Poudlard. Lui, il l’écoutait, parce qu’à ses yeux, ces paroles étaient les plus captivantes au monde. Andrew aimait la façon qu’elle avait de s’exprimer, toute tremblante de sentiment et d’émotions mêlées. « Je n'en ai pas douté en vous voyant, tout à l'heure, mais sincèrement, m'imaginez-vous sur un balai ? Je préfère les livres ». Garder les pieds sur terre. Lire. Apprendre. Seul. Il n’appréciait ni la hauteur, ni la foule, ni ce genre de sport, trop peu sérieux à son goût. Mais alors elle lui assura qu’il n’y avait rien de plus merveilleux, ses pensées semblèrent se faire plus rêveuses. Elle disait qu’on pouvait très bien aimer lire, et aimer voler à la fois, que les deux n’étaient pas incompatibles. « Ai-je dit cela ? ». Aussitôt, elle voulut s’excuser, murmurant qu’elle était désolée. Andrew ne comprit pas, surpris plus qu’irrité par cette réaction imprévue. « Non... Vous n'avez pas à vous excuser ! »

Un nouveau silence gêné s’installa entre eux. Andrew allait se maudire de ne pas réussir à tenir une conversation normale avec elle lorsqu’il remarqua que son amie grelotait ; une bourrasque de vent froid venait de les surprendre. Bien sûr, avec ses cheveux mouillés et ses vêtements légers, alors qu’il était près de minuit, elle ressentait le refroidissement de l’air mieux que lui. Ne sachant vraiment que faire et ne voulant pas rester inactif, il s’approcha d’elle et lui posa une main sur l’épaule. Elle était glacée. « Vous voulez rentrer à l’intérieur ? ». Elle acquiesça en l’éclairant sur la nature des lieux. Sa proposition le tentait ; il accepta en lui offrant son bras. « Bien sûr, avec plaisir. »

Alors qu’ils s’y dirigeaient, à son grand étonnement, elle le questionna sur Poudlard, qui lui manquait à elle. Surpris, il dût paraitre pensif un instant. « Pas vraiment... Je n'ai rien à regretter, là-bas. J'essaye de ne pas vraiment y penser... » Andrew était plutôt quelqu’un de terre à terre, quelqu’un qui ne se raccrochait pas vraiment au passé, préférant se concentrer sur le présent. Peut-être était-ce dû à l’absence d’épisodes mémorables et joyeux durant son passé. Il ne regrettait pas son enfance, il ne regrettait pas Poudlard ; il n’y avait que les étés de son enfance passé avec Harmony qui lui manquaient.

Un grand feu flambait à l’intérieur. L’endroit était vide, constata Andrew avec satisfaction. Une vitrine remplie de sucrerie en tout genre attira son attention. Il proposa à Zara d’aller prendre quelque chose ; elle lui demanda de choisir à sa place. Il revint en lui tendant un sorbet moldu. Elle le remercia. Il désigna le livre. « J'espère que ça vous plaira. » Elle affirma ne pas en douter. Andrew s’installa près d’elle, sur le sofa, ne sachant que dire. Il ne la quittait pas des yeux, tandis qu’elle mangeait. Il ne parvenait pas à ouvrir la bouche ; elle ne disait mot, son regard dirigé vers les flammes. Il fallait qu’il trouve quelque chose, n’importe quoi, il ne supportait pas de voir la conversation stagner ainsi. « Quels sont vos projets maintenant que vous avez gagné la coupe d'Angleterre ? Vous comptez continuer au sein de l'équipe des Tornades ? ». Zara tourna lentement la tête vers lui, songeuse. « Et bien... Je ne sais pas. J'aime les Tornades. La seule chose qui pourrait me faire les quitter, c'est une place dans l'équipe nationale. Mais... Enfin, je n'ai certainement pas assez d'expérience... ». Il s’apprêta à bredouiller une réponse inutile comme quoi elle avait été magnifique sur le terrain, mais qu’il devait être certainement plus sage d’attendre d’avoir acquiert plus d’expérience, malgré ses compétences, quand elle secoua la tête, comme pour changer de sujet. « Aimez-vous votre travail ? ». Son travail… Un sourire se peint sur les traits d’Andrew, et l’éclat de ses yeux se raviva. « Oui, il me passionne. J’aime soigner les gens, les guérir, les sauver. C’est faire le bien chaque jour, en quelques sortes. Et puis comprendre le fonctionnement du corps, étudier son comportement… C’est tout simplement fascinant… » Il se consacrait également à l’étude de la nature humaine. L’ombre d’un sourire avait apparu sur ses lèvres, et sa voix s’était faite plus vivante, plus enflammée dans son ardeur. Il n’était pas dans les habitudes d’Andrew Brown de se livrer ainsi, de parler de lui ; il l’avait déjà fait, par le biais de lettre, sortant pour la première fois de cette réclusion, mais il ne s’était pas senti prêt de recommencer. Et pourtant, il l’avait fait. A croire qu’elle avait sur lui un effet particulier. Il la vit paraître légèrement surprise à ses paroles et lui demanda depuis combien de temps avait-il voulu devenir Médicomage. « Depuis que j’ai été en âge de choisir un métier. Je n’arrivais pas à penser à autre chose. C’est vite devenu ma principale ambition. » Il se demanda quelle pouvait bien être la raison de sa surprise. Il avait présenté les choses comme quelqu’un qui prenait plaisir à faire le bien. Or, il était Mangemort. Et il se trouvait face à la nièce de la défunte Mary Blue. Aussi belle puisse-t-elle être, aussi charmante, aimable, merveilleuse, il n’avait pas le droit de l’aimer. Pas lui, lui qui avait essayé de fuir et d’éviter les serviteurs des Ténèbres toute sa vie. « Et vous ? Comment en êtes-vous arrivée à devenir joueuse ? ». Son regard était pensif, il regardait un peu ailleurs. « Et bien… J’ai toujours adoré le Quidditch, c’était ma principale occupation, et l’une des seules choses qui me préoccupaient… Mais de là à en faire mon métier… C’était un rêve de gosse oui, mais… Je savais que Mary… Mary ne me le pardonnerait pas, et elle ne l’a pas fait d’ailleurs. Et puis, je ne me pensais pas assez douée. Quand j’ai quitté Poudlard l’année dernière, mon dieu j’ai un peu honte de vous le dire, je n’avais pas la moindre idée de ce que je voulais faire en septembre. Et puis, j’ai eu de la chance, j’ai croisé un ami, un ancien camarade, qui m’a mis en relation avec les Tornades, et j’ai été prise dans l’équipe… » Elle avait honte de le lui dire ? « Je comprends… Mais on peut dire que vous avez trouvé votre vocation, en tout cas. Vous êtes merveilleuses, sur le terrain. La manière dont vous avez réussi à avoir le Vif… C’était spectaculaire… » Il sourit, confus. Elle rougit, ayant l’air gênée, sans toutefois le quitter des yeux. « Merci beaucoup » parvint-elle à articuler. Andrew essaya de lui sourire, mais elle n’ouvrit plus la bouche.

Le silence l’agaçait, il le mettait en colère contre lui-même. Quel imbécile il devait faire, incapable de tenir une conversation ! Ils n’allaient quand même pas passer le restant de la soirée ainsi, à se dévorer mutuellement des yeux, sans agir, sans rien faire. Le souvenir de l’instant passé dans la chambre de son amie lui revint à l’esprit. Cette explosion de couleurs, de saveurs, de parfums… Tandis que son regard se perdait dans ses traits d’ange, ces délicieuses pensées refusaient de le quitter. Très vite, une idée lui caressa la conscience. Il essaya de la repousser. En vain. Aucun argument rationnel ne lui résistait. Elle était bien trop près… Bien trop près. Avant de s’en rendre compte, il s’était retrouvé en train d’embrasser Zara. Elle qui avait paru crispée il y a un moment sembla se détendre aussitôt, se blottissant contre lui. Ravit, il l’entoura alors de ses bras et ils restèrent un moment blottis l’un contre l’autre. Les effluves de la culpabilité ne tarderaient pas à se faire ressentir, mais pour l’instant, il ne pensait plus à rien. Dans son âme, une flamme bien puissante se ravivait. Andrew Brown baignait dans la félicité la plus totale. « Andrew… ». Elle sembla vouloir parler, mais se tut bien vite.
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MessageSujet: Re: On n’apprend pas l’amour. Il existe. On n’apprend pas d’avantage l’amitié. On n’apprend pas l’amour. Il existe. On n’apprend pas d’avantage l’amitié. Icon_minitime1Mer 5 Oct - 20:30


Il faisait bon à l’intérieur, Zara fixait le feu qui dansait en souriant. Elle ne voulait plus bouger, elle était bien là, à quelques centimètres d’Andrew dont elle sentait le regard sur elle. C’était délicieux comme impression. Elle ne faisait même pas attention au silence qui s’installait entre eux, mais son compagnon lui chercha à y mettre un terme. La voix grave de son ami la plongea dans ses pensées. Elle n’y avait pas vraiment réfléchi. Très lentement, elle tourna la tête vers lui. « Et bien... Je ne sais pas. J'aime les Tornades. La seule chose qui pourrait me faire les quitter, c'est une place dans l'équipe nationale. Mais... Enfin, je n'ai certainement pas assez d'expérience... » Elle se souvint de toutes les éloges qu’on lui avait faites toute la soirée. Non, cela ne suffirait pas, elle n’avait que dix-neuf ans. L’ambition démesurée de Zara ne visait pas moins haut, mais son esprit rationnel la forçait à la patience. Quelques années peut-être, au moins une, avant d’être à ce point déraisonnable. Elle secoua la tête, ce n’était vraiment pas le moment de faire des plans sur la comète… « Aimez-vous votre travail ? » Au sourire et à l’éclat du regard du brun, Zara sut qu’elle avait touché une corde sensible. Elle nota avec plaisir la vivacité de sa voix, il était vraiment passionné. Ses mots la surprirent un peu cependant. C’est faire le bien chaque jour ? De la part d’un mangemort, cette phrase était étrange, elle sonnait faux. Mais un espoir était déjà bien ancré dans le cœur de la jeune femme, il ne pouvait pas être aussi méchant que les autres… « Vous vouliez devenir médicomage depuis longtemps ? » La brune fixait son ami en souriant, refusant même de cligner des yeux, se délectant de l’intensité de ce merveilleux regard bleu. Elle n’avait aucun mal à l’imaginer enfant, malgré le sérieux dont il faisait toujours preuve. Elle prit un moment pour réfléchir à la réponse à donner, se demandant s’il était bon d’avouer la vérité à un homme qui semblait si rationnel. Tout n’avait été qu’une question de hasard, de chance. « Et bien… J’ai toujours adoré le Quidditch, c’était ma principale occupation, et l’une des seules choses qui me préoccupaient… Mais de là à en faire mon métier… C’était un rêve de gosse oui, mais… Je savais que Mary… Mary ne me le pardonnerait pas, et elle ne l’a pas fait d’ailleurs. Et puis, je ne me pensais pas assez douée. Quand j’ai quitté Poudlard l’année dernière, mon dieu j’ai un peu honte de vous le dire, je n’avais pas la moindre idée de ce que je voulais faire en septembre. Et puis, j’ai eu de la chance, j’ai croisé un ami, un ancien camarade, qui m’a mis en relation avec les Tornades, et j’ai été prise dans l’équipe… » Elle songea à Matt et se rappela de ce qu’il avait fait pour elle avec une gratitude sans borne. Il lui souriait, confus, pendant qu'il la complimentait et le rouge monta aux joues de l’attrapeuse. « Merci beaucoup… » La gêne de Zara était évidente. Et si elle était très heureuse de ses mots, elle n’osait plus parler.

Andrew et Zara n’étaient qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Jusque-là, Zara avait aimé cette proximité, sans vraiment réfléchir à ce qu’elle pourrait emmener. Mais à présent, comme le silence se faisait entre eux, elle était envahie par un espoir, une idée. Elle lutta vainement, mais rien n’y faisait. Elle ferma ses paupières, il ne fallait pas qu’elle voit ses yeux, ses yeux qui l’envoutaient, ses yeux qui semblaient se rapprocher… Mais, ils s’étaient vraiment rapprochés ! Il s’était rapproché ! Tout doucement, imperceptiblement, mais il était plus proche, il était… Les lèvres d’Andrew virent se poser sur celles de la jeune femme et celle-ci sentit tous les muscles de son corps se crisper sous l’effet de la surprise, puis se détendre comme un sentiment merveilleux s’accaparait son être. Elle était bien comme jamais elle ne l’avait été. Elle se blottit contre lui, et tout lui sembla si simple, si beau, si doux. Elle était bien, elle était heureuse. Elle se força tout de même à garder pied dans la réalité, pour éviter une désillusion semblable à celle de la fois précédente. Mais cela ne lui coûtait pas, non, car à présent la vérité lui plaisait. Elle venait de remporter la finale de la coupe de Grande Bretagne, elle était dans les bras de l’homme qu’elle aimait. Elle se demanda si lui aussi était envahi par cette douce félicité, si il avait lui aussi l'impression que son âme s’embrasait… Il l’entoura de ses bras, et son cœur battait si fort dans sa poitrine qu’elle avait l’impression qu’elle allait mourir, mourir de bonheur. Belle mort. « Andrew… » Elle essaya, elle voulait parler, lui dire tout ce qu'elle ressentait, ressentait pour lui, mais les mots ne franchirent pas la barrière ses lèvres. Elle enfouit son visage dans le cou de son ami, et les posa sur sa peau, s’imposant à elle-même le silence. Elle était bien, tellement bien, elle ne voulait plus bouger, elle ne voulait plus rien d’autre que l’homme qui la tenait contre lui, elle le voulait entier, mais elle voulait aussi lui appartenir, être sienne. A cette idée, elle sentait quelque chose qui se creusait en elle, et il y avait une sensation étrange, comme si un liquide tiède coulait sur elle, dans sa nuque, dans son dos, et l’enveloppait entièrement. La jeune femme découvrait ses sentiments, des sensations qu’elle ne connaissait pas. Et elle était émerveillée, c’était fantastique.

Mais pas besoin de rêver pour être rattrapée par la réalité, pas besoin de songes pour la désillusion. Et peut-être était-ce pire que la fois dernière d’ailleurs ? Zara s’était blottie un peu plus contre lui, et il avait affermit son étreinte. Et c’est à ce moment précis que les choses virèrent au cauchemar ; si rapidement que l’ancienne Serpentarde pris à peine conscience de ce qui se passait tant que ce ne fut pas fini.

La porte s’ouvrit, et les deux amoureux redressèrent la tête en même temps. Une blonde aux yeux bleus entra, une blonde qui ressemblait à l'attrapeuse comme une sœur, et Zara pu croire un instant encore qu’il s’agissait du plus beau jour de sa vie. « Lisa ! » Curieusement, elle sentit les muscles d’Andrew se contracter et le visage de sa sœur de cœur qui était si souriante un instant plus tôt devint sombre quand elle vit qui accompagnait la brune. « Vous… » Zara la regarda surprise, et regarda Andrew, dont les deux mains étaient encore dans son dos, ses yeux passèrent entre ses deux compagnons sans qu’elle ne comprenne. « Vous ! C’est lui ! C’est lui Zara ! » Les traits de son amie d’enfance recouvraient peu à peu le masque de la crainte, que la jeune femme avait trop souvent vu dans ses yeux bleus, mais il y avait aussi de la colère, dont l’éclat n’était pas familier à ce visage d’ange. « C’est lui Zara ! C’est lui ! Et toi… Et toi tu… Non ! » Lisa avait fait quelques pas vers les deux autres, puis elle avait reculé vivement, et s’était finalement littéralement enfuie hors de la pièce. La brune regarda son amie partit sans comprendre. Ou en tout cas, pas tout de suite. Lisa… Cela faisait dix mois qu’elle ne l’avait pas vu, dix longs mois, dix trop longs mois. Depuis la révolte, depuis qu’elle était libre. Elle s’était tenue au courant de tout ce qui lui arrivait, mais elle n’avait pas pu lui parler, pas pu la voir. Elle avait tellement de choses à lui dire, à lui raconter. Et Lisa en avait aussi. Elle avait appris qu’elle avait été attaquée par un mangemort pendant l’attaque, blessée. Elle s’était jurée qu’elle aurait la peau de cet homme, oui elle l’aurait, si elle apprenait qui il était, elle… Qui il était. Qui il était… C’est lui Zara… La voix de la blonde résonna dans ses oreilles, et lentement, son visage se tourna vers Andrew. Toute la douceur qu’il y avait sur ses traits la quitta, cet amour si puissant qui faisait briller ses yeux d’étranges reflets dorés s’envola. Ses yeux devinrent aussi noir que la nuit, son visage se ferma, et quelqu’un qui aurait connu Mary aurait pu témoigner que jamais Zara ne lui avait autant ressemblé. Sa beauté calme et rêveuse était devenue en quelques instants terrible. Et tout cet amour en elle, cet amour qui l’avait rendu si heureuse se muait lentement en haine, haine accrue par la force du sentiment qui l’avait précédée. Il lui avait menti, mais pas avec des mots, il lui avait menti avec ses yeux, menti avec ses gestes, son étreinte rassurante avait menti ! Il n’était qu’un menteur ! Elle le haïssait ! Et lui… Lui ne l’aimait pas. Lui ne l’aimerait jamais de toute façon. Il aimait ce qu’il croyait voir d’elle… Comment avait-elle pu oublier à quel point ils étaient différents ? Comment ? « C’est t… C’est Vous qui lui avez fait ça n’est-ce pas ! Vous vous en êtes pris à elle n’est-ce pas ? C’est vous ! » Il ne niait pas. Elle le repoussa soudain avec violence. « Non… Non… Non ? Non ! Vous ? Et moi qui… J’avais cru… J’avais espéré… C’est vous ! » A la colère, la haine, la rage se rajoutait à présent le désespoir. Oui c’était lui. C’était lui ! Et elle, elle l’aimait ! Comment Lisa pourrait-elle lui pardonner une telle traitrise ? Comment elle-même pourrait-elle se le pardonner ? Comment ?! Sans qu’elle comprenne qu’elle en prenait l’initiative, Zara vit sa main fendre l’air et gifler Andrew. Elle la retira aussitôt, désolée de s’être emportée, et pourtant, il y avait du mépris dans sa voix. « Monstre ! » Non, pas monstre… Mangemort. C’était plus que ce qu’elle pouvait supporter. Elle se releva et laissa le médicomage sur place, s’enfuyant à la poursuite de Lisa.

Combien de fois les deux fillettes s’étaient courues après des années plus tôt ? Combien de jeux avaient-elles faits ? De mondes créés ? Combien de rires de pleurs ? Combien de secrets ? Tellement. Tellement de joies, tellement de souvenirs… Et tout cela balayé par une simple étreinte ? Balayé par un amour idiot, irrationnel, un amour aussi fou et puissant qu’impossible ? Non, non, elle ne le permettrait pas.

« Tu dors, ou tu es morte ? »
Une petite fille blonde se tenait là, juste devant elle, les mains sur les hanches. Zara ouvrit les yeux, et la détailla. Elle devait avoir son âge, et étrangement elle lui ressemblait beaucoup. Mais elle avait les yeux bleus, et des cheveux d’un blond qui rappelait les blés, comme Olivia. Elle n'était pas elle alors, elle était plutôt son contraire. « Je suis vivante. Enfin je crois. » Zara se pinça. Oui, elle l'était. Elle adressa un grand sourire à la blonde. « Dans ce cas, je suppose que je peux m’asseoir à côté de toi. » La fillette vint s’installer à côté d'elle. « Je m’appelle Lisa. » Elle lui tendit la main, et prit cet air faussement sérieux que l’on voyait souvent chez les adultes. Zara la prit en l’imitant, et elles rirent ensemble. « Moi c’est Zara. Je t’avais jamais vu avant. » L’autre acquiesça. « Oui. Mes parents et moi, on vient d’aménager. Pourquoi t’es toute seule ? » Zara la regarda avec de grands yeux ? Pourquoi ? Bizarre cette question. Elle avait toujours été toute seule, c’était très naturel pour elle. « Je serais avec qui ? » Les grands yeux bleus la fixèrent intensément. « T’as pas d’amis ? » Du haut de ses cinq ans, la petite brune ne trouvait pas ça choquant. Elle n’avait jamais été mêlée aux autres enfants. Élevée par un elfe de maison, elle n’était pas habituée à la compagnie des humains. Et puis, le Pavillon était trop loin de la ville pour qu’elle s’y rende seule et fasse connaissance avec les autres. « Bah… Nan. » L’autre hocha la tête, sérieuse. « Moi non plus. » Zara se laissa retomber sur le sol, en prenant par les épaules sa compagne d'infortune. « Maintenant, si. »

« LISA ! LISA ! LISA REVIENS ! »
La nuit était sombre, son amie courrait sans se retourner, elle ne l’écoutait pas, elle ne l’écoutait plus, elle ne l’écouterait plus. Non ! C’était injuste ! Zara ne sentait pas les larmes de rage et de désespoir qui coulaient sur ses joues. Elle ne pensait plus à rien. Elle voulait juste lui parler, et cela occupait totalement son esprit. Elle ne vit même pas le décor changer peu à peu, comme elles arrivaient dans le quartier moldu. Lisa était son amie depuis qu’elle avait cinq ans, sa meilleure, sa première, la plus précieuse à ses yeux. Cette amitié, elle aurait vendu son âme pour qu’elle ne termine jamais. Elle savait qu’elle n’aurait qu’à le dire à la née-moldue, lui expliquer, et celle-ci la pardonnerait, peut-être pas immédiatement, mais elle finirait par le faire, elle n’était d’une nature rancunière. Et elle savait aussi qu’elle réussirait à la rattraper. Après quatorze ans, autant de jeux, de courses et de poursuite, elle connaissait Lisa mieux qu’elle, et Lisa la connaissait mieux qu’elle-même. Zara avait toujours était plus rapide que son amie, même quand elles n’étaient que deux fillettes, pas encore orphelines, dans la campagne anglaise. Elle savait qu’elle serait pardonner, qu’elle la rattraperait, et elle la rattrapa. Mais elle n’obtint pas son pardon.

« Lisa, écoute-moi ! » Elle avait réussi à saisir son poignet. « Non ! Non ! Je sais que tu as été au courant de ce qu’il m’a fait ! Et tu… Je compte moins que ça ? C’est un mangemort ! Il est comme Mary ! » Les larmes coulaient aussi des yeux océans. « Je t’assure que je ne le savais pas… Lisa je t’en prie ? Tu te souviens de la promesse sous les roses ? S’il te pla... » L’autre la secoua. « NON ! Non je t’interdis ! Tu m’as abandonnée ! Tu avais promis de me protéger, et tu n’étais pas là quand il s’en est pris à moi ! Pire encore ! Tu… Tu flirtes avec lui ! Je te hais Zara, je te hais ! » Ces mots atteignirent Zara Olivia Blue comme jamais rien encore ne l’avait atteint. « Lisa, je… » Elle n’eut pas le temps de continuer, la voix d’Andrew se fit entendre, derrière elle, Lisa fit un pas en arrière au moment où le mangemort saisit le bras de Zara pour l’attirer vers lui. Il la plaqua contre son torse, et alors elle vit où elle était, la ville autour d’elle qui s’était dissimulée à ses yeux apparue. Elle avait arrêté Lisa sur la route. Et le brun venait de lui sauver la vie, condamnant la blonde par la même occasion. Une voiture arrivait, elle fit un écart pour éviter le couple et percuta la Barthélémy. Le cri de Zara déchira la nuit. Mais Andrew lui avait encore une partie de ses esprits, si ce n’est pas la totalité. Il masqua sa vue, et l’entraina plus loin. Les cris de la jeune femme, ses tentatives pour se soustraire à lui, rien n’y faisait, plus elle se débattait, plus il resserrait son étreinte. Si bien qu’elle finit par abandonner. Il la ramena dans les quartiers sorciers. Zara était désorientée.

Quand il la lâcha, ils étaient très loin de la scène d’horreur qui s’était déroulée sous leurs yeux. Et tellement loin aussi du bonheur parfait qui avait été leur pendant un court moment. Zara fit volteface et adressa à son sauveur un regard noir. Mais le désespoir qu’il avait déjà lu dans ses prunelles couleur de suie n’avait jamais été aussi puissant, présent dans tout son corps, tout son être, toute son âme. « Lisa, Lisa… » Elle répétait ce nom, elle le murmurait, cela ressemblait à un appel à l’aide. Elle ne pouvait pas être morte, elle ne pouvait pas… Elle vit la bouche de son ami s’ouvrirent et se refermer ? Parlait-il ? Ou essayait-il ? Elle ne le savait pas. Ses sens se brouillaient lentement, elle n’entendait plus, sa vue devenait floue. « Lisa… » Sa voix était un souffle rauque. Elle ne le voyait même plus. Elle était entourée par les ténèbres, et elle se laissa glisser en eux, refusant d’affronter la réalité.
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MessageSujet: Re: On n’apprend pas l’amour. Il existe. On n’apprend pas d’avantage l’amitié. On n’apprend pas l’amour. Il existe. On n’apprend pas d’avantage l’amitié. Icon_minitime1Mer 5 Oct - 20:40
Andrew Brown a écrit:
Avait-il vécu, durant son existence, quelque chose d’aussi parfait, d’aussi délicieux ? C’était un feu encore jeune qui irradiait son âme, des sensations nouvelles qui se jouaient de son esprit, de ses sentiments et de ses envies. Il ne voulait pas que l’instant cesse ; il voulait juste oublier. Tout, jusque son nom et son amour-propre. Il n’y avait plus qu’elle. Zara.
Et puis tout s’enchaîna tellement vite ; tout cessa, et la petite bulle de félicité dans laquelle il l’avait entraînée éclata, disparue.

Une jeune fille était entrée. Blonde, on pouvait remarquer une certaine ressemblance entre elle, et l’attrapeuse. Comme des sœurs. Andrew se souvint une évocation à son propos dans l’une des lettres de Zara – il se remémora également, même si ses souvenirs restaient flous, d’avoir déjà vu ce visage. Une légère angoisse s’empara de lui, et elle s’intensifia lorsqu’il vit les traits de la nouvelle arrivante se tendre, son regard se brouiller sous l’emprise de la colère, de la haine et de la peur.

La Grande Salle de Poudlard avait perdu son éclat, ses lumières, sa beauté. La bataille faisait rage. Partout les Mangemorts sévissaient, faisant de nombreuses victimes et multipliant les blessés. Andrew, lui, avait été aux prises avec un dénommé Crewe, ainsi qu’une fille dont il n’avait pas réussi à déterminer le camp. Il avait dû lutter longtemps avant de pouvoir pénétrer dans le Château, pour donner le change en tant que Mangemort, et essayer de s’assurer de la sécurité de Zara, et des autres. Après tout, il n’était pas un véritable Serviteur des Ténèbres. Et les sorts fusaient, et cet imbécile de l’Ordre du Phénix refusait de le lâcher. Le Médicomage avait alors décidé d’employer la manière forte – il était obligé d’agir, les sorts fusaient en sa direction, il fallait qu’il se défende ! Andrew évita de justesse un Levicorpus, mais le sortilège qu’il lança rata sa cible et atteint une jeune Barthélémy. « Endoloris » Il se souvenait d’elle, de la douleur qu’il avait lu dans ses yeux d’azur, des sentiments qui avait déferlé sur lui comme une vague imposante. Bien sûr, le sort n’avait pas été lancé avec beaucoup de puissance, ce n’était pas une véritable torture. Mais quand même…

Et cette même Barthélémy était là, devant lui. Il ne pourrait pas oublier ces yeux-là. Elle ouvrit la bouche – et Andrew redoutait les mots qui allaient en sortir. Ses yeux bleus étincelants brillèrent lorsqu’elle s’adressa à lui. Une accusation bien nette se démarquait dans sa voix. La suite de ses paroles lui devint inintelligible, une sorte de plainte accusatrice adressée à son amie, où il devait certainement être question de lui. Le cœur d’Andrew Brown se serra, et il vit le sourire fondre sur le visage de celle qu’il aimait. Son visage, illuminé par la joie quelques secondes plus tôt, s’assombrit bien vite et l’éclat doré qui avait habité ses prunelles se mua en noir sombre. Un goût d’amertume envahit la bouche du jeune homme lorsqu’elle le repoussa, et un mélange de dépit et de colère s’empara de lui quand il entendit les mots qu’elle lâcha. Il était en colère, oui, en colère contre lui-même, un être méprisant, en colère contre elle, en colère contre la jeune fille, contre l’enchaînement des événements, contre tout. Le ressentiment de Zara le mettait non seulement mal à l’aise, mais il avait l’impression de l’avoir trahie. Brown ne put s’empêcher l’étrange ressemblance qu’elle partageait avec sa tante, en ce moment. C’est alors qu’elle eut un geste impardonnable, en plus de toutes les paroles tranchantes et infamies qu’il venait de subir sans rien nier. Zara Blue s’autorisa, dans son insolence, dans sa stupidité, dans sa fierté phénoménale à le gifler.
Andrew ouvrit des yeux ronds de stupéfaction. Passé l’effet de la surprise, ce furent le ressentiment et la rage qui vinrent se peindre dans ses prunelles d’azur. Le courroux enflammait sa pupille. Qui était-elle pour se permettre d’agir de la sorte ? Comment avait-elle osé… ? Et en plus, s’autoriser à le traiter de monstre ? Teigne ignorante et hautaine ! Peut-être s’imaginait-elle valoir mieux que lui ? Et dire que… Et dire qu’il avait cru… il s’était attaché à elle, il avait éprouvé de l’affection pour Zara, malgré le fait qu’elle soit Mangemorte, la nièce de Mary Blue, malgré tout ! Et voilà qu’elle le traitait de monstre, et que sa douceur se muait en haine. Ah quelle abomination ! Oh combien il se maudissait de ses stupides agissements, et combien il la maudissait, elle !
Lorsque la née-moldue quitta la pièce, Zara se lança à sa poursuite.

Il hésita un instant. Andrew comprenait les sentiments de Zara, mais il avait trop d’orgueil pour lui pardonner sa réaction. La colère contre lui-même, et le remords – peut-être également une part de l’amour qu’il vouait à Zara –, cependant, étaient plus forts que sa fierté et sa rancœur. Alors, il prit une décision ; il ne quitterait pas les lieux, et les suivrait.

La nuit était bien noire ; seuls les cris le guidaient. Le Médicomage paraissait bien trop loin pour essayer de les entendre, et lui-même ne désirait pas en comprendre le sens. Tout était bien abominable comme cela.
Mais soudain, la soirée s’éclaira. Il y avait des lumières partout, tout semblait allumé. Andrew les avait rattrapées… et ils étaient dans le quartier moldu ! Sur la route ! Se laissant guider par son instinct et ses réflexes, il saisit Zara et l’attira contre lui, lui évitant de se faire percuter par l’une des voitures qui passait, à une vitesse saisissante. La blonde, cependant, le pu éviter l’accident et s’effondra.

Il fallait réagir, et vite. Si Zara dans ses bras n’était plus consciente, si elle avait commencé par crier, se débattre, tenter de lui échapper, lui avait toujours ses esprits. Il devait l’attirer loin du drame, ailleurs, en sécurité. Visiblement, elle n’était pas en état d’agir seule, il ne pouvait pas l’abandonner. Andrew remarquait bien le désespoir profond s’ancrer dans ses iris comme jamais, les forces la quitter. Désorientée, elle glissait dans les ténèbres, et rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Arrivés dans les quartiers sorciers où il l’avait entraîné, il la lâcha, et elle lui lança un regard noir. Il lui avait sauvé la vie, condamnant l’autre. Quelle abomination… Mais en même temps, avait-il pu agir autrement ? Evidemment, elle lui en voulait, pourtant il venait de lui éviter la mort. Il sentait Zara totalement désorientée, totalement hors de danger, aussi. Il essaya de parler, d’ouvrir la bouche, mais les mots refusèrent de lui obéir. Alors il demeura muet, néanmoins vigilant ; et pourtant, ses yeux océaniques n’avaient cessé de lancer des éclairs. Sous ses yeux, ses genoux fléchirent, ses jambes semblèrent soudain dans l’impossibilité de la porter. Sous ses yeux, il la vit sombre dans l’inconscience.

Lorsque Zara se réveilla, dans sa chambre, au Manoir Blue, Andrew était près d’elle. Il l’avait ramenée par transplanage. Dans un premier temps, il parut rassuré de la voir reprendre ses esprits, mais son regard se fit vite sombre. Il n’avait pas oublié les récents évènements. « Vous avez été inconsciente. Comment vous sentez-vous ? » Après tout, il était Médicomage. « Mal. » Son ton était sec, elle le fusillait du regard. Lui resta impassible, et son ton ne trahissait aucune émotion. « Si ce malaise persiste, n'hésitez pas à prendre une potion. Je vous remercie de votre invitation, Miss Blue, et vous souhaite une bonne soirée. »
Il la vit rire, nerveuse, en se redressant sur son lit « C'est ça... Je ne peux pas vous retourner ce vœu. Malheureusement. » Andrew la fixa, toujours de marbre. Il n’aimait pas qu’on lui parle sur ce ton. « Puis-je connaître la raison de cet empêchement ? Je vous ai sauvé la vie. » Sa voix restait dure. Mais, sur le visage de Zara, seule la tristesse était peinte, à peine maquillée par l’ombre de la colère. « Vous m'avez sauvé la vie au détriment de la sienne. Qu'est-ce qui vous permet de dire que c'est une bonne action. » Les effluves de la culpabilité le tourmentèrent un instant, mais il n’en montra rien. « Ais-je dis cela ? » Impassible, il conservait son masque. « Vous en parlez comme tel. » Son ton dur montait. « Vous interprétez mal mes paroles. » Il haïssait sa manière prétentieuse de s’adresser à lui de cette manière. Pour qui se prenait-elle ? N’avait-elle pas déjà assez fait ? C’est alors qu’elle se releva, très pâle. Ses jambes la portaient à peine, et lorsqu’elle tomba, elle entraîna plusieurs livres dans sa chute. Il lui tendit la main. « Je n’ai pas besoin de vous ». Cependant, elle se laissa faire avant de rajouter « Je n’ai pas besoin de votre pitié ». Pitié ? Mais pour qui se prenait-elle donc. Il n’avait pitié de personne ! « Soyez tranquillisée, je n’ai pas pitié de vous » Il ne la lâchait pas cependant. « Alors comment appelez-vous ça ? » Son ton sec avait quelque chose de déplaisant. « Je ne sais pas si vous avez déjà entendu parler de courtoisie, Miss Blue. » C’était peu probable. « Je connais. Surtout quand elle est de pair avec l’hypocrisie. » Oui, mais Andrew Brown était un homme honnête. « Ce n’est pas le cas » Il n'était pas hypocrite, comme Mary Blue, et tant d'autres Mangemorts qui ne cessaient de vouloir se faire bien voir. "Alors serait-ce outrepasser les limites de votre dite courtoisie que vous demandez de m'aider à rejoindre mon lit ? » Il s’exécuta. De toute évidence, elle était très faible.

Pensive, elle regardait le vide, puis chuchota le nom de la morte, en blêmissant. Elle releva alors lentement les yeux vers lui, et lui offrit la vision de son beau visage ravagé par la tristesse, la colère. Il ne put le supporter – il avait l’impression de sentir une accusation dans sa voix. « C’était un accident ! » Les larmes se mirent à couler sur ses joues, cependant. « J'avais promis de la protéger. Et en fin de compte, je n'ai pas pu la protéger de vous ! De moi ! » De lui ? « De moi ? Ce que j’ai fait était involontaire ! » Il n’avait pas voulu la torturer à Poudlard, et il n’avait cherché qu’à protéger Zara en provoquant sa mort. « Je ne l’ai pas tuée ! » Le timbre de sa voix se faisait plus fort. « Si vous n’étiez pas intervenu, elle n’aurait pas reculé et elle serait toujours là. » Sa voix aussi montait. Andrew répondit, plus bas. « Et vous seriez morte ». Au fond, s’il voulait être honnête avec lui, il ne regrettait pas ce qu’il avait fait. Enfin, aux yeux de son amie, cette perte était une terrible tragédie, mais quelle abomination aurait-ce été si c’était Zara qui avait perdu la vie, et non pas Lisa ? « Mais pas elle ! » Elle se calma, puis reprit. « Mais pas elle ! » Il était partagé entre pitié et agacement, compatissance et irritation. « Vous auriez préféré que je n’intervienne pas ? » Elle feignit alors de ne pas l’avoir entendu. Enfin peut-être était-ce le cas ? « Oh Lisa ! Lisa ! J’avais promis… J’avais promis… » Il resta muet à se spectacle, ne sachant que penser. Soudain elle plongea ses prunelles brunes dans les siennes, ce qui le surprit un instant. « Pourquoi ? Pourquoi m'avez-vous suivi ? » Pourquoi l’avait-il suivit ? Il fallait dire que lui-même ne l’avait pas compris au juste. Mais maintenant, il savait. « Pourquoi ?! Dîtes-moi pourquoi ?! Je veux savoir au nom de quoi elle est morte ! » Elle voulait savoir, à son tour ? Eh bien pourquoi pas ? Qu’elle sache, et qu’elle regrette d’avoir voulu savoir… ! Et que… « Au nom de l’amour que j’ai pour vous. » Curieusement, sa voix n’avait pas faiblit, il s’était même sentit plus assuré. Cette curieuse sensation, familière, celle qui lui tiraillait les entrailles à chaque fois qu’il devait s’adresser en public ou faire quelque chose d’important, curieusement, semblait absente. Il la vit pâlir, sous ses yeux, mais cela lui sembla de moindre importance. « L’amour ? » Alors, son regard se fit inhabituel. Elle ferma les yeux, et, lorsqu’elle les rouvrit, des reflets dorés les éclairaient. Il crut qu’elle s’était calmée, mais quand elle rouvrit la bouche, son ton était sec. « Non. Non. Je vous hais ! Allez-vous-en ! Je ne veux plus vous voir ! Plus jamais ! Allez-vous-en ! ». Il transplana alors, et dans un craquement sourd, il disparut.

De retour au Manoir Brown, Andrew Brown ne savait plus que penser. Il bouillonnait. De rage, d’irritation. De remords, un peu. D’amour, peut-être, aussi.
Andrew Brown se sentait parfaitement imbécile.
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MessageSujet: Re: On n’apprend pas l’amour. Il existe. On n’apprend pas d’avantage l’amitié. On n’apprend pas l’amour. Il existe. On n’apprend pas d’avantage l’amitié. Icon_minitime1Mer 5 Oct - 20:41


« Zara ! Aujourd’hui est un grand jour, tu fêtes tes huit ans, et c’est ton premier anniversaire ici. Pour cette occasion, j’ai tenu à te faire un cadeau très spécial. »

Le sourire niais de Mary K. Blue n’annonçait rien de bon. En près de six mois de vie chez elle, Zara avait appris au moins cela : quand sa tante était d’aussi bonne humeur, elle allait avoir des ennuis. De gros ennuis. Mary savait se montrer particulièrement inventive quand il s’agissait de faire souffrir sa nièce ; sa perfidie et sa méchanceté était difficilement égalable. Et même la fillette ignorait ce qu’elle craignait le plus chez la blonde, ses coups, ses mots, ou ses idées. Elle inclina la tête. « Madame. » Où était-elle ? Où était-elle l’enfant joyeuse et vivante qui quelques mois plus tôt sautait partout, criait, chantait, dansait, vivait ! Où était-elle ? Partie, disparue. Non, chassée. Chassée par celle qui faisait face à Mary Blue, chassée par une petite fille brune qui était une étrangère à sa propre personne. La satisfaction se lisait dans les yeux bleus de l’adulte quand elle se tourna vers la porte, pour aboyer. « Toi, entre ! »

Le souffle de l’enfant se coupa, et elle se sentie envahie par une chaleur qu’elle avait crue à jamais perdue. Lisa... Lisa. Lisa ? Sa Lisa ? Oui, oui ! Ces yeux bleus, ces cheveux blonds, ce visage d’ange, ça ne pouvait être que Lisa. Sa Lisa était… une esclave ? Mais oui… Oui, bien sûr ! Mary lui avait parlé des valeurs du sang, elle lui avait expliqué la différence, elle lui avait dit ce qu’était les esclaves. Lisa… Lisa était comme elle depuis toujours. Elle faisait chanter les marguerites devant sa maison. Zara s’en souvenait. Et pourtant, ses deux parents étaient des… Moldus ? Elle n’était pas encore habituée au vocabulaire de sa tante, c’était encore quelque chose de très nouveau pour elle ; jusqu’à il y a peu, elle ignorait jusqu’à la différence. Et donc, Lisa était une… Sang de bourbe ? Elle n’avait pas très bien compris. Elle ne comprenait toujours pas. Pour elle, son amie était juste son amie, elle était Lisa, elle était une enfant merveilleuse, elle était gentille, elle était drôle. Et elle n’était pas une esclave.

Les regards des fillettes se croisèrent, et Zara se vit, ces six derniers mois. Elle lut la peur, la douleur, et la destruction dans ses yeux azurs, qui les faisaient briller comme ils avaient fait briller les siens. Mais cette vision l’avait guérie. Elle n’était plus seule. La simple présence de Lisa à ses côtés était une pommade appliquée sur le mal dont elle souffrait. C’était un cadeau merveilleux que son amie lui faisait, un cadeau qu’elle se promit de lui rendre au centuple. Elle ne la laisserait plus souffrir, elle la protègerait du mal comme elle le faisait elle, simplement en étant là.
« Joyeux anniversaire Zara. »

Et le mal était proche.


Oui, très proche. Trop même. Et il pouvait prendre plusieurs visages. Zara revint lentement à elle. Elle était allongée dans un lit. Tout était si calme. Elle ressentait juste une présence, là, tout près, juste à côté. Elle ouvrit les yeux, et bien que la luminosité de la pièce soit faible, elle la blessa presque et elle les referma aussitôt. C’était comme… Comme la ville. Comme les phares de cette voiture. Lisa ! Ce n’était pas juste un cauchemar alors… Lisa… Sa Lisa… Elle était ? Non ! Non elle ne pouvait pas… Pourtant… Si. La soirée se déroula rapidement dans sa tête, la victoire, Andrew, son baiser, Lisa, la mort, les ténèbres… Ce n’était pas seulement un mauvais rêve. Elle savait, elle sentait au fond d’elle que c’était vrai. Et à cette certitude, elle se sentait mourir. Elle ouvrit à nouveau les yeux, se forçant à ne pas les fermer malgré la lumière. Rapidement, elle put distinguer le décor. Tout se dessinait avec de plus en plus de netteté dans sa tête. Elle était dans sa chambre au Manoir, sa chambre fraichement repeinte en bleu et argent. Bleu. Comme les yeux d’Andrew. Comme les yeux de Lisa aussi. Il était là. Un instant, elle le sentit rassuré, mais il devint rapidement impassible. Il se ferma à elle, comme il était fermé quand Mary l’invitait au Manoir, ou quand elle l’avait rencontré au chemin de traverse. Froid, distant. Son esprit était impénétrable. Elle le détesta plus encore. Comment elle allait ? Sa sœur de cœur avait été torturée par l’homme qu’elle aimait, et ce dernier avait causé sa mort, elle avait fait un malaise, elle ne reverrait plus jamais Lisa. Comment voulait-il qu’elle aille ? A quoi s’attendait-il ? « Mal. » Le ton de la jeune femme était sec, très sec. Elle le fusillait du regard. Il l’avait ramenée chez elle ? Comment avait-il fait pour entrer ? Et comment avait-il osé ne serait-ce que pousser la porte de sa chambre après ce qu’il avait fait ? Comment ? De toute façon, Zara ne le laisserait pas faire. Elle le mettrait à la porte, comme elle l’avait fait, il n’y a pas si longtemps que ça, chassé de la bibliothèque. Ah, comme tout aurait été si simple si après ça, Mary ne l’avait pas de nouveau invité, ou si lui avait refusé. Pourquoi ne l’avait-il pas fait d’ailleurs ? Elle ne le saurait peut-être jamais. La rancœur de la brune se heurta à un mur. Elle se redressa, et lança d’un ton toujours sec, dans un petit rire nerveux. « C'est ça... Je ne peux pas vous retourner ce vœu. Malheureusement. » Elle aurait dû se taire, il ne partait plus. Plus immédiatement en tout cas. Elle devrait donc vraiment le mettre dehors elle-même. C’était triste, tout de même. En arriver là. Alors qu’elle l’aimait, elle l’aimait vraiment, elle l’aimait comme elle n’avait jamais aimé et qu’elle n’aimerait certainement plus après. Mais Lisa… Lisa ! Morte ? Vraiment morte ? Froide, raide ? Plongée dans ce sommeil dont on ne s’éveille jamais ? Cette pensée la rendait folle de chagrin. « Vous m'avez sauvé la vie au détriment de la sienne. Qu'est-ce qui vous permet de dire que c'est une bonne action ? » Rien. Lisa valait mieux qu’elle. Lisa était généreuse, Lisa n’avait rien vu de la vie, sinon le malheur, l’esclavage. Le reste était trop loin. Lisa avait une vie qui l’attendait, Zara elle avait déjà entamé la sienne. Et son amie serait condamnée à ne jamais le connaitre ? Jamais elle ne passerait ses examens de fin d’années, stresserait pour ses buses et sauterait de joie et lisant ses résultats aux Aspics ; jamais elle ne pourrait jouer un vrai match de Quidditch contre les Gryffondors, volant à la victoire ; jamais elle ne pourrait voir ses amis s’épanouirent autour d’elle, avec elle ; jamais elle ne pourrait aimer. Si tout cela lui était refusé, pourquoi Zara, elle, avait le droit d’en profiter encore ? C’était injuste ! Non, il ne l’avait pas dit, mais il n’avait pas eu un mot pour la morte, pas même la moindre condoléance qui aurait sonnée creuse mais qui aurait été réconfortante au fond. Et c’était à cause de lui. Comme si débarrasser le monde d’une « sang de bourbe », comme il devait certainement l’appeler, était une bonne chose. « Vous en parlez comme tel. » Elle n’écouta que d’une oreille sa réponse, réponse qui ne la satisfaisait pas le moins du monde. Elle se releva, décidée à aller jusque la porte pour le prier de bien vouloir disparaitre, de sa chambre comme de son existence, et ce définitivement. Le sol tanguait sous ses pieds, et lui rappela son malaise quelques semaines plus tôt. Elle secoua la tête pour chasser ses pensées noires, elle n’aimait pas se souvenir de ses faiblesses, et ceci en était une. Elle était arrivée près de la bibliothèque quand il fut évident qu’elle ne pourrait aller plus loin dans cet état ; elle dégringola, s’agrippant au passage à quelques livres qui tombèrent avec elle. L’attrapeuse grimaça, réprimant une plainte, elle avait mal. Il s’était approché et lui tendait la main, Zara voulut mourir de honte. Même pas capable de tenir debout, et obliger d’accepter l’aide de celui qu’elle avait voulu chasser. Non ! C’était hors de question. « Je n’ai pas besoin de vous. » Non, et il était même la dernière personne au monde à qui elle demanderait de l’aide. Elle le vit pourtant la relever, et le contact de sa peau, même si ce n’était que ses mains, la calma et la réconforta presque autant qu’elle l’exaspéra. Elle se laissa faire, mais elle lâcha sèchement, d’une voix qui trahissait un peu trop son dépit au gout de la jeune femme « Je n’ai pas besoin de votre pitié. » Andrew la rassura froidement, et la jeune fiche se sentit défaillir à la sècheresse de son ton : elle était en train de lui déplaire, et elle s’en mordait les doigts. Non non non ! C’était une bonne chose ! Une très bonne chose ! Cet homme avait causé la mort de Lisa après tout. « Alors comment appelez-vous cela ? » L’ironie et la colère masquait, pour un moment, la détresse de la jeune fille, qui devait s’appuyer sur lui pour tenir debout. La courtoisie ? Oui, c’est homme était courtois, il torturait et tuait une jeune née-moldue, mais il était courtois. « Je connais. Surtout lorsqu’elle va de pair avec l’hypocrisie. » Et mieux que quiconque d’ailleurs, elle était la nièce de Mary Blue, elle était mangemorte ; l’hypocrisie, elle connaissait. Elle savait elle-même en user quand cela servait ses intérêts. La surprise cacha un instant la rancœur sur le visage de l’ancienne Serpentarde. Elle plongea son regard brun dans les merveilleux yeux bleus de son ami, et se sentit envahie par une envie irrépressible de se blottir dans ses bras et de pleurer tout contre lui. Elle rejeta cette image. Perfide ! Il lui avait fait du mal. A Lisa, et à elle. Le bonheur de son amie était étroitement lié au sien, et celle-ci était… Non, il ne fallait plus qu’elle y pense. « Alors, serait-ce outrepasser les limites de votre dite-courtoisie que vous demandez de me raccompagnez à mon lit ? » La brune maudissait son corps qui la trahissait au point qu’elle devait en arriver là. Il s’exécuta.

Il la déposa sur le lit, mais elle n’eut aucun regard pour lui. Il la tenait comme il l’avait tenu dans cette rue moldue, lui évitant l’accident. L’accident qui avait été fatale à Lisa. « Lisa… » Zara blêmissait. Seul le vide lui répondrait à présent. Plus jamais elle ne pourrait s’allonger sur ce lit, et coiffer les cheveux dorés de son amie, plus jamais elles n’iraient ensemble dans leur cachette, au milieu des roses, pour rêver, plus jamais elles ne se dresseraient ensemble contre l’humanité toute entière. Pourquoi ? C’était injuste ! Pourquoi ? Elle releva les yeux vers le visage de son compagnon. Pourquoi ? Il faudrait lui demander à lui. C’était lui ! Lui qui était le responsable ; ou en tout cas, elle avait besoin de se le dire, car elle ne pourrait accepter de voir sa propre culpabilité dans cette affaire sans en mourir, alors elle rejetait la faute sur quelqu’un. Lui. La rage et le désespoir gonflait son cœur. « Lisa… » Répétait-elle. Mais il n’y avait que le silence, il n’y aurait plus que le silence. Un accident ? La jeune fille ne retenait plus ses larmes. Elle entendait toujours la voix de la petite esclave, dans la cachette au milieu de roses, elle revoyait son petit visage défait, et elle s’entendait lui faire des serments, des promesses. Cela n’avait donc servit à rien ? « J’avais promis de la protéger. Et en fin de compte, je n’ai pas pu la protéger de vous ! » Sa voix montait, mais tout d’un coup elle se brisa. « De moi… » C’était Zara qui avait entrainé Lisa sur cette route. Et dans son amour aveugle pour Andrew, elle n’avait pas voulu voir qui il était vraiment. Elle avait trahie son amie, et elle s’était trahie elle-même d’une certaine façon. Il semblait regretter, mais la jeune fille était murée dans son chagrin et sa colère, elle l’écoutait à peine, refusant de lui donner raison. « Ça n’a pas d’importance ! Le résultat est le même, elle est morte ! Volontairement ou pas, vous l’avez tuée ! » Elle parlait de plus en plus fort, et la voix du médicomage s’intensifiait pour lui répondre. « Si vous n’étiez pas intervenu, elle n’aurait pas reculé, et elle serait toujours là ! » La dernière ombre qui avait habité les yeux de Lisa, ce n’était pas la colère qu’elle éprouvait à l’égard de son amie, c’était la peur, la peur de cet homme. Cette peur dont l’attrapeuse s’était un jour juré de la débarrasser, cette peur avait eu raison d’elle. La voix de Brown se calma quand il répondit, mais pas celle de Zara. Elle n’avait pas peur de la mort, plus depuis plus de douze ans ! Mais elle ne pourrait pas vivre sans Lisa. La vie sans elle, c’était le vide, le néant, c’était revoir cette petite fille rieuse sans personne pour la chasser, c’était attendre la mort au milieu des ténèbres, avec pour seuls compagnons la désolation et ses souvenirs. « Mais pas elle ! » Un murmure servit d’écho à ses paroles. « Mais pas elle… » Il continua, et elle ne réagit pas. Qu’il n’intervienne pas ? Lisa serait toujours vivante, Lisa pourrait à nouveau sourire, elle pourrait vivre. Oui, oui, elle l’aurait préféré. Ce devait être reposant de toute façon, la mort. Ce devait être calme, doux. Elle n’aurait plus eu à mentir, plus eu à faire croire, elle n’aurait plus eu peur, et Mary, et cette enfant, elles ne l’auraient certainement suivie jusque-là. Et Lisa serait toujours vivante. « Lisa… Oh Lisa… J’avais promis… » La plainte lui échappa. Elle se trouvait méprisable. Si quelques temps plus tôt, elle avait eu peur de déplaire à celui qui lui faisait face, à présent, cette crainte était loin d’elle. Ne comptait dans son esprit que cette culpabilité insupportable, que cette appréhension, qu’arriverait-il demain ? Puisqu’il s’agissait d’un demain comme jamais elle n’aurait osé l’imaginer, un demain sans Lisa. La voix d’Andrew résonnait toujours à ses oreilles, cette voix qui avait forcé la blonde à reculer. Elle n’avait pas compris ce qu’il disait, elle n’avait pas eu le temps, il l’avait pris contre lui, et la voiture était arrivée. Lisa… La jeune femme releva les yeux vers le médicomage. « Pourquoi ? Pourquoi m’avez-vous suivie ? » Sa voix était encore calme, mais le manque de réactivité du jeune homme l’énerva. Pourquoi ne répondit-il pas ? Elle avait le droit de savoir ! « Pourquoi ?! Dîtes-moi pourquoi ?! Je veux savoir au nom de quoi elle est morte ! »

La voix qui lui répondit était forte, et les mots qu’il prononça furent répétés mille fois en Zara. Elle pâlit. L’amour qu’il avait pour elle ? Il l’aimait ? « L’amour ? » Oui, l’amour. Elle ferma les yeux. Il l’aimait. Il le lui avait dit. Ces baisers n’avaient donc pas menti. Il l’aimait. Et elle… Elle ? Elle se consumait entière d’amour pour lui. Elle aurait vendu son âme pour un seul de ses regards, et il l’aimait ?! Son cœur dans sa poitrine battait à tout rompre, et elle avait l’étrange impression qu’elle allait s’envoler. Elle était bien. Comme sur un balai. Non ! Mieux encore ! Andrew Dave Brown l’aimait elle ! Que pouvait-elle demander de plus ? Que pouvait-elle souhaiter d’autre ?

Qu’il ne soit pas un mangemort. Qu’il n’ait jamais torturé Lisa. Qu’il n’ait pas causé sa mort. Son cœur s’arrêta. De quel droit se réjouissait-elle ? Cet homme était un monstre ! Elle était aimée d’un monstre ?! A la bonne heure ! Elle ne l’aimait pas elle, elle le haïssait, elle ne pouvait pas l’aimer, elle n’en avait pas le droit. Et lui ne l’aimait pas vraiment de toute façon. Il aimait la Blue, la nièce de Mary, il aimait la mangemorte. Pas Zara. Elle se redressa lentement, étrangement calmée par cet aveu malgré tout. « Non. Non. Je vous hais ! Allez-vous-en ! Je ne veux plus vous voir ! Plus jamais ! Allez-vous-en ! » Elle s’était approché de lui, et sa voix était montée. Elle allait le pousser en arrière, pour joindre des gestes à ces mots, mais elle n’en eut pas besoin, il transplana aussitôt. La laissant seule avec elle-même, avec sa mauvaise conscience, avec son chagrin, sa colère, sa haine et son amour. Elle cria, troublant le calme désagréable qu’il régnait au Manoir, se laissa tomber sur le sol et ramena ses genoux devants elle en gémissant.

« Lisa… Lisa… Lisa… »

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